Certains troubles de coordination peuvent avoir leur origine dans un processus sensoriel peu efficient.
Il existe deux sous-types de troubles moteurs d’origine sensorielle : le trouble postural et la dyspraxie. Aujourd’hui nous allons aborder le trouble postural.
Pour comprendre le trouble postural, il est important de comprendre d’abord le contrôle postural. Les termes de la fonction posturale varient quelque peu entre les professionnels et dans la littérature. La plupart des experts conviennent cependant qu’il existe deux fonctions principales du système de contrôle postural :
Le contrôle de la posture est beaucoup plus complexe que de se tenir debout et assis droit, ce qui est souvent assimilé à une bonne posture. En plus de nous maintenir dans un bon alignement, la recherche a montré que le contrôle postural prépare réellement le corps à bouger, ce qui est appelé ajustements posturaux anticipatifs ou feedforward. Le contrôle postural contribue également à votre schéma corporel ou carte interne de l’endroit où vous et toutes vos parties du corps sont en relation avec la gravité. Ceci est crucial pour maintenir l’alignement articulaire et musculaire ainsi que pour déterminer votre centre de gravité. De plus, les réactions posturales réflexes vous aident à récupérer lorsque vous êtes bousculé, poussé ou déstabilisé. Et, peut-être le plus complexe de tous, la coordination motrice repose sur la combinaison d’une bonne posture et de mouvement.
Les habiletés posturales sont en grande partie inconscientes, ce qui signifie que vous ne leur prêtez probablement pas beaucoup d’attention. Cependant, vous comptez beaucoup sur votre posture pour effectuer des tâches quotidiennes comme se brosser les dents ou taper à l’ordinateur. Se tenir debout contre la gravité et coordonner ses mouvements nécessite en fait l’intégration de multiples systèmes sensoriels. Les systèmes sensoriels qui contribuent le plus à la posture comprennent vos systèmes proprioceptif (muscles et articulations), vestibulaire (équilibre et balance), tactile (toucher), visuel (vue) et selon le contexte auditif.
Alors, qu’est-ce qui qualifie un schéma postural comme un trouble moteur d’origine sensorielle? Comme toutes les troubles sensoriels (ou différences sensorielles), un trouble postural d’origine sensorielle est causée par un traitement de l’information sensorielle qui n’a pu se développer de façon optimale pour assurer la stabilité posturale et/ou les ajustements posturaux. Il s’agit d’un trouble développemental (présent dès la naissance). Par conséquent, une mauvaise posture due à une blessure, une maladie, une mauvaise condition physique ou des problèmes de santé ne serait pas considéré comme un trouble du processus sensoriel (bien que les troubles sensoriels puissent se montrer à la suite d’une blessure ou à d’une maladie neurologique).
Un trouble postural engendre aussi des difficultés oculomotrices. Une bonne capacité à diriger et stabiliser le regard dépend de l’organisation des mouvements des 6 muscles de chaque oeil. Une bonne stabilité des muscles du cou et un système vestibulaire performant sont l’ancrage nécessaire pour des mouvements fluides, stables et précis. Un trouble du traitement de l’information des systèmes vestibulaire (référence à la gravité) et proprioceptif (muscles) peut donc engendrer une difficulté à coordonner les mouvements des yeux pour la lecture, l’écriture, la copie, les jeux visuomoteurs, ….
Nos émotions se traduisent dans notre corps et ainsi modifie notre posture. Le traumatisme développemental se manifeste dans la capacité posturale (Kim Barthel). Des mécanismes de survie agissent sur le fonctionnement du corps et affectent les schémas moteurs. Par exemples :
Les symptômes d’un trouble postural s’illustrent donc :
Les manifestations comportementales peuvent être :
La capacité posturale est donc complexe et est issu de l’intégration des systèmes du corps combinée à l’intégration des stimuli de l’environnement pour engager dans une tâche significative. Le trouble postural affecte le quotidien de l’enfant dans toutes ses sphères.
Semaine prochaine, nous aborderons l’autre trouble moteur d’origine sensorielle : la dyspraxie selon le modèle de l’Intégation Sensorielle
Texte adapté d’une publication de Sarah Norris, de The Sensory Coach.
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